17 juin 2006

Fin de la première partie de "Tokyo"

Nous sommes partis du quartier d’Ikebukuro, et nous allons tant bien que mal essayer d’aller jusqu’au port, traverser la capitale japonaise tout en essayant comprendre où en est la deuxième puissance économique mondiale.

L’éco, c’est le thème de cette première journée, et pour nous accompagner jusqu’à 9h, Atsushi Nakajima, bonjour !

-Bonjour.

- Vous êtes économiste en chef au Mizuho Research Institute. C’est un groupe financier qui par la taille est le plus important au monde. Pour les Japonais, cette richesse, cette place de deuxième, c’est vraiment un sujet de fierté ?

- Oui, pour la plupart des Japonais, nous sommes conscients de la puissance économique depuis à peu près 3 décennies, mais le problème, c’est qu’il y a une ambivalence entre la puissance économique et la puissance politique.

- Alors, Sébastien Baer avec nous, on va détailler un petit peu ce qui fait la force de l’économie japonaise. Pourquoi dit-on qu'elle est la 2ème du monde ?

- Eh bien d’abord, il y a les chiffres, les indicateurs qui permettent de situer le Japon au niveau mondial :
- 2,7% de croissance en 2005,
- un produit intérieur brut qui représente 3 fois celui de la France et la moitié du PIB américain,
- et surtout une balance commerciale fortement excédentaire, c’est à dire que les exportations japonaises sont supérieures aux importations.

Alors, secteurs en pointe de l’économie nippone :
- l’électronique,
- la micro-informatique (avec par exemple, SONY, SHARP, NEC et TOSHIBA),
- mais aussi la robotique,
- la photographie,
- les systèmes de navigation par satellite,
- ou encore les consoles de jeux-vidéo de SONY et NINTENDO qui sont leaders du marché.
Il faut aussi souligner
- les performances des chantiers navals,
- la puissance de l’industrie automobile avec des marques comme TOYOTA, NISSAN, MITSUBISHI (une voiture sur quatre vendue dans le monde est japonaise).
Dans tous ces secteurs, les Japonais disposent d’une avancée technologique, ils innovent en permanence, et surtout les prix pratiqués sont très compétitifs.


- Et puis, la force du Japon, c’est qu'il investit dans le monde entier.

- Oui, c’est sans doute l’une des originalités japonaises : ne négliger absolument aucun marché quitte à attendre quelques années avant que les investissements portent leurs fruits. Dans le secteur automobile, par exemple, après les avoir conquis le marche américain, le Japon s’attaque maintenant à l’Amérique du Sud, à l’Asie, à l’Afrique.

Et puis le pays doit aussi son succès a un modèle économique que l’on appelle "en vol d’oies sauvages". Le principe est simple : repérer à l’étranger les produits qui vont mal ou qui sont peu vendus, les importer et les améliorer pour conquérir le marche extérieur. Une fois que le produit s’est bien vendu, que la concurrence est apparue, les entreprises japonaises délocalisent dans d’autres pays moins développés pour profiter d’une main-d’oeuvre bon marché.

- Atsushi Nakajima, revenons quand même sur cette crise, qu’est-ce qui vous est arrivé, c’est incroyable, dix années de récession?

- Oui, Voilà, c’est exact, il y a 15 ans, à cause de l'éclatement de la bulle surtout du prix des terrains aussi du prix des actions, il nous est arrivé une économie de déflation depuis une dizaine d'années.

Le prix de terrain était délirant ?

-...était délirant, par exemple, le Palais impérial, qui se trouve au centre de Tokyo, qui fait a peu près deux à trois kilomètres carrés, valait en ce temps-là, au début des années 90, à peu près toute la Californie.

-Le gouvernement a mis au point une stratégie assez révolutionnaire en injectant beaucoup d’argent dans le système, proposant des prêts a taux zéro. C’est un succès mais, le Japon, est-il vraiment sorti de la crise ?

- Oui, il est vraiment sorti de la crise. Pour citer un exemple, par exemple, en ce moment il y a un manque de main-oeuvre, et quand on était dans la crise, on parlait des trois excès, c'est-à-dire excès de l’emploi, excès des investissements et excès des endettements. Et ces trois excès, par exemple, comme je vous ai cité tout a l’heure un exemple sur le manque de main d'oeuvre, est totalement résolu en ce moment depuis l’année dernière.

- Merci, Atsushi Nakajima, et on poursuit notre route dans Tokyo à bord de notre studio roulant.

On va continuer à parler de la crise dans 2 minutes.

13 juin 2006

Le début de la première partie de "Tokyo"

Tokyo (France Info)

1ère partie
Bienvenue à Tokyo, la ville sumo, la plus grande concentration d'humains sur la planète : 35 millions de personnes vivent ici au milieu d’un urbanisme délirant.
Tokyo, c’est quelques quartiers complètement dingues, des enseignes lumineuses, des écrans géants et pourtant cette mégalopole sait aussi prendre des allures de village tranquille où pas un papier ne traîne, la délinquance n’existe pratiquement pas.
Tout à la fois zen et survitaminé, Tokyo ne s’endort jamais.

Carte postale sonore, signée Sophie Parmentier.

Tokyo s'éveille avec son marché aux poissons de Tsukiji, le plus grand du monde.

8h30, gare de Shinjuku, le plus fréquentée de la planète. Gantés de blanc, des pousseurs s'époumonent et aident poliment les passagers à s’engouffrer dans les trains.

Akiwabara, le quartier électronique, les salles de jeux vidéo sur 5 étages et, comme dans toute la ville, les pachinko.

Tokyo, Beijijingu, le grand temple Shintô de Tokyo.

La nuit s’achève souvent à Roppongi où, dans des sous sols bétonnés encore plus branchés, les looks sont excentriques et les pas de danse minimalistes, "zen", disent les Tokyoïtes.


"Tokyo, Tokyo" dit la voix de la dame du métro mais nous c’est en surface que nous sommes, au pays du high-tech.
Les techniciens de Radio-France ont équipé un minibus en studio, et au moment où je vous parle nous roulons - enfin, on essaie un peu - dans les embouteillages.

Nous sommes partis du quartier d’Ikebukuro, et nous allons tant bien que mal essayer d’aller jusqu’au port, traverser la capitale japonaise tout en essayant comprendre où en est la deuxième puissance économique mondiale.
L’éco, c’est le thème de cette première journée et,pour nous accompagner jusqu’à 9 heures, Atsushi Nakajima. Bonjour !

(...)

10 juin 2006

Les jumelles, transcription d'une partie

C’est elle. On avait 19 ans peut-être.
J’ai pas l’impression de voir moi a 19 ans. J’ai pas l’impression de voir elle a 19 ans.
Là on la voit de loin, mais là, je trouve qu’elle me ressemble un peu dans l'attitude, et puis c’est mon pull qu’elle a là sur elle.
C’est moi qui mettait ça tout le temps.
Cette manière de sourire et en même temps de lancer un défi à la personne qui la regarde.
Ça, j’aime bien ça chez elle..
Parce que j’aime bien ça chez moi.

Je suis Florence.
Je suis née le 13 septembre 1979 a 3h 45 du matin , je crois...
Je suis la soeur jumelle de Valo.

En CP, on avait une maîtresse qui n'arrivait pas a nous reconnaître, qui était très énervée de ça, et qui nous en voulait de la mettre face a un échec,qui est d’avoir 2 élèves et de ne pas savoir les différencier.

Donc, on était les seules a porter des étiquettes dans la classe.
Ca, pour les gamines, (surtout quant toi, tu es gamine, tu comprends pas, t’as vraiment pas l’impression de lui ressembler) tu prends très vite conscience que pour toi, dans la vie, ça va être un petit peu plus complique que pour les autres surtout si, ta soeur est dans les parages.

(voix d'enfant)

Je m’appelle Valérie.
Je suis née le 13 septembre 1979 vers 3h du matin.
Je suis la soeur jumelle de Florence.

Tu suscites une sorte de fascination.

Tu es obligée de savoir qui tu n’es pas.
Je ne veux plus être ta fille.
Il faut qu’on s’appelle et en même temps , on n’a pas grande chose à se dire.
Il faut qu’on sache où est l’autre, où elle en est.
Où tu en es ?
D'après moi, les jumeaux ont toujours beaucoup de mal à avoir de très très bons amis.
Au final, quand une mère parle de son enfant, elle dit la chair de ma chair, nous aussi, on peut dire ça.