27 février 2007

Tamaya 9

- Alors, comment tu passes tes journées, toi ?
- Ben, moi, je restais aussi à la maison de... mes grands-parents. Je restais parce qu’il faisait bien chaud, il y avait 2 cheminées et donc maintenant il faisait bien chaud.
Et... c’était sympa. C’est encore une ambiance sympa parce que c’est vraiment... je me sens bien, c’est vraiment chez moi.
(TVN, Television national de Chile...)
Lundi 14 août, aujourd’hui, il a plu. Dans l’après-midi, nous sommes allées à Via Rica, et après on est revenues pour voir la télé série du moment “COMPLICES". Cette télé série est plus que géniale. Je vous expliquerai de quoi elle parle un autre jour car l’histoire est longue et compliquée...
(on entend une partie de la série télé "entre nosostros, ne puede existir nada ! Yo soy un hombre compromedito...")
Ma grand-mère, en fait, elle regarde toute la télé. Et elle connait toutes les télé-séries parce qu’il y en a 2 fois par jour.
- ... tous les feuilletons télé ?
- ... tous les feuilletons télé, à midi et au soir, moi je regardais tout. A chaque fois que je viens, je regardais la série le soir.
- C’est les telenovelas...
- et à 8 h, tout le monde les regarde.
- à 8 h du soir...
- Voilà. Jusqu’à 9 h...
- Le village est mort.
- Ah oui, même Santiago, ils ont mis des télés dans le métro pour que les gens puissent le voir. Et à 8 h, dans le métro, il y avait une vingtaine de personnes qui étaient là sur la télé à regarder, et après tous les métros passaient vides et tout le monde qui regardait la télé. Donc, c’était vraiment le...la chose du moment.
- D’accord. Donc avec ta grand-mère, tu regardes les télénovelas.
- Il y a même mon frère et mon père qui disent "ah, c’est trop nul, ces trucs et tout", il regardent. Tous les jours, il se met à à 8 h pour regarder ce qui se passe. En fait, il dit “c’est pas très bien parce que ... je sais pas... les décors...c’est pas très bien". Moi, je trouve ça, plus que génial, mais lui, il aime pas, mais l’histoire est super. Et euh...vraiment...
- C’est quoi, l’histoire alors ? comment ça s’appelle ?- COMPLICES. Si tu veux, je peux te raconter l’histoire. Il y a un type qui vient d’Amérique, qui est orphelin, qui... il y a des gens au Chili.
ils disent "on est ta famille, il faut que tu viennes, on est ta famille". Et en fait c’est pas sa famille. Alors lui, il le croit et on en profite pour tout lui voler. Mais là, tu vois, c'est la fin de la télé-série, donc j’ai raté les épisodes les plus importants. Mais il commence à se rendre compte que c’est pas vrai... donc, c’est vraiment un truc... A chaque fois, il y a quelque chose qui cloche et tout, c’est vraiment... Et moi, cette histoire, tu vois, ça me captivait, et c’est une des meilleure télé-série que j’avais vue. Et bon, je l'ai coupée en plein milieu, juste quand l’histoire allait se résoudre, et voilà, et je suis partie... et je sais plus la suite....
- Ah, ah...
- Ça finit en octobre, donc tu vois, ça a commencé en mai, ça finit en octobre, c’est très long...
- Et les décors, ils sont... ?
- Tu vois, c’est des vrais appartements, moi, je les trouve très bien, mais mon père qui est très... tu vois, qui cherche vraiment la perfection dans les films, il trouve que c’est vraiment nul et, bon, les costumes, c’est des costumes normaux, moi je trouve que c’est des très bons acteurs. Mon père, non. En fait, on est pas du tout d’accord.
- Et ta mère, elle dit quoi ?
- Oh ma mère, elle est captivée aussi, mais bon elle regarde un petit peu à la légère, mais elle veut savoir ce qui se passe.
- Et ta grand-mère, elle est accro ?
- Elle est à fond dedans, ah vraiment. Mais mon grand-père et mes parents, eux, tu vois, ils parlent et tout... Mais en fait mon grand-père, il fait semblant de ne pas aimer, mais en fait il regarde, je le vois, il se met juste en face de la télé, il est là : "ah, non, c’est trop nul" mais en fait il regarde.

(chanson) 35:12

05 février 2007

Tamaya 7-8

- Voilà.
- Donc, dans ce village, tu dis, leur seule richesse, c'est ce volcan, le plus beau volcan en activité, et le lac. Et il y a combien d'habitants, c'est grand comment ?
- Je dirais 500, c'est quand même grand, mais c'est très pauvre, mais c'est grand et il y a ...
- Très pauvre ?
- Oui.
- A quoi tu vois que c'est très pauvre ?
- Euh, on voit aux maisons, aux maisons et aux habitants, je sais pas... ça me donne une sensation que c'est pas très riche, je peux pas dire que c'est pauvre, mais c'est pas riche.
Les magasins, par exemple... tu vois, les gens... un truc qui me donne l'impression que c'est pauvre, enfin pas très riche, c'est qu'il y a une boulangerie et tous les gens, à partir de 19 h, c'est moins 30 % sur tous les pains, et alors chaque jour à 19 h moins 5, il y a une tonne de gens qui attendent 19 h pour pouvoir profiter de la... des réductions. Donc là, je sais pas, mais à Paris, tu vois pas des gens qui attendent dans le froid 10 minutes pour avoir des pains à moins 30 %.
Donc déjà ça te donne une impression, bon ben, moins 30 % sur les pains, c'est pas énorme mais ils attendent quand même.
(musique)
"Mardi 15 août, magnifique journée de soleil et de chaleur, la seule qu'on ait eue. Avec maman et Zaco vers 12 heures, nous sommes allés à Pukan pour une après-midi nono, c'est-à-dire que maman nous a acheté des choses qu'en temps normal elle dirait non. Exemple boissons, chips, chocolats, bonbons, etc. Nous sommes allés manger notre festin au bord du lac. Moment et vue magnifiques. Quand tout à coup, une petite barque passe et le capitaine du bateau crie : dos mil pesos la media hora ! [2000 pesos la demi-heure] alors on a invité maman à faire une balade calme et tranquille."
(chanson)
30:02~
"Après nous avons été dans une fête artisanale pour acheter des petits souvenirs, j'ai acheté un porte-clé poisson trop mignon pour une amie. Journée plus que magnifique." là j'ai collé un petit papier de chewing-gum, c'est mes chewing-gum préférés...
- Chewing-gum à quoi ?
- À la pastèque... j'adore...
- Bigtime ?
- Oui, ça existe pas ici, c'est dommage. Mais...
(chanson)
31:06~
- Les journées nono, quand ta maman dit toujours non ?
-Tu vois, nous, on partait du supermarché, elle nous a fait : hé les enfants, on a oublié d'acheter des bonbons. Et nous : c'est bon, maman, on a acheté beaucoup, et elle est allée acheter les bonbons toute seule...
- Alors que ça, ça n'arrive jamais...
- Non. Normalement, c'est nous. "Maman, s'il te plaît, les bonbons, les bonbons! Hé, les bonbons, les bonbons." Et là, c'était son idée parce que papa était parti à cette période-là, et elle voyait bien quand s'ennuyait un petit peu alors qu'avec papa on rigolait partout.
Alors, elle nous a dit, les enfants, on va faire une journée nono.
- No-no ?
- Nono... donc il n'y a pas de non, non aux non, et j'ai beaucoup aimé cette journée.
- Alors comment tu passes tes journées, toi ?

Tamaya 6

(Tamaya 6)  20:48~

- Et mon père, il a un petit peu fait la maquette de la vitrine et il a vraiment programmé tout, on a rangé les pots de peintures qui étaient n'importe comment, c'était un peu n'importe quoi...   
- Vous l'avez faite comment, la vitrine?
- En fait, on a mis tous les articles qu'il arrivait pas à vendre depuis des années, on les a mis avec des étiquettes en couleurs flash, tu vois? Et après, lui, il avait une ou deux ventes par jour, c'était pas énorme, mais après, il avait six ventes. Nous, on est arrive, parce que souvent on passait l'après-midi la, et une après-midi, il avait eu six ventes, il n'y croyait pas. Il nous avait remercie vraiment, parce que ça allait vraiment mal, son magasin, et là -pouh- c'est reparti...   
(flûte indienne)

21:38~
- Voilà, c'est la vie de Tamaya quand elle est chez ses grand-parents au sud du Chili, quelquefois aussi, elle s'amuse à tenir la caisse du magasin de peinture de son grand-père. Son grand père, c'est un vieux monsieur qui fait tous les jours la même chose a la même heure. Et Tamaya pense que ses horaires fixes l'aide a rester en bonne santé. Mais elle sait aussi qu'il a des remèdes de secret.
(cris des indiens) 

22:15~
- Et il y a 2 ans, il a eu 80. Il nous avait fait croire que depuis très longtemps il avait 70, moi, je le croyais vraiment parce qu'il a pas l'air d'avoir 80 ans. Et tu vois, quand il a des problèmes, il va voir les Mapuches, c'est les indiens, parce que lui a des origines indiennes et donc quand il a des problèmes , oui, il va les voir, il a ses petits sorciers qui le soignent...   donc... lui, ça lui donne de l'énergie, on va dire. 
Et il prend des petites tisanes au miel... Je ne sais pas, ça peut lui faire quelque chose...   
- Alors attends, il faut que tu m'explique ça... ton grand-père, il a des origines indiennes...   
- Oui...   
- des indiens-mapuche...   
- Voilà.
- D'accord. Il va les voir dès qu'il est malade.
- Oui, je crois, mais mon oncle, lui, tu vois, il a eu pas mal de problèmes, parce qu'il a une pisciculture, il avait un chaman qui le protégeait... et ça l'a vraiment aide, tu vois, le chaman, il est venu pour enlever les mauvaises énergies de la maison, c'était trop marrant.
- T'as vu ça, toi?
- Oui, moi, j'ai vu.
- C'était comment?
- Il te passait en fait des bars de métal sur toi pour voir si t'avais des problèmes de santé et tout, c'était trop marrant...   
- Tu y crois ou pas, toi, a tout ça?
- En fait, je doute un peu, mais je trouve que c'est bien que mes grand- parents et mon oncle croient a çà. parce que ça leur donne le genre, ah, le chaman , il a enlève les mauvaises énergies de la maison... ah, c'est vrai, je me sens mieux... maintenant, tu sais...   
- Toi, tu y crois pas?


Tamaya 5

(Tamaya 5) 18:15

flûte indienne)
- T'as des photos pour nous montrer ?
- Oui, oui,….
- Ah, je veux bien voir... que je voie ça…
- Qu'est ce qui se passe là ? Ah, c'est leur…
- Voilà, c'est ça que je te disais, donc, c'est tout désert...tu vois, mais il y avait un peu de circulation, mais un tout petit peu... et là c'est pendant des kilomètres et des kilomètres, c'est comme ça.
- La terre est rouge...
- Voilà, là, c'est une petite montagne qu'on voit. Là, on passait par des lacs comme ça...
- C'est sublime.
- Et là, tu vois, c'est que des petites broussailles.
- Oui, des petites touffes...
- La terre rouge, oui
- Alors, attends... faut décrire parce que c'est une photo toute grises, bleu- gris..
- Oui, c'est un araukaria, tu vois... tout le tronc et là, il y avait des petites touffes... et là, donc là, on est à la douane, donc là on est au Chili, on fait un pas on est en Argentine.
- Le bus nous a laissés juste devant... c'est en fait une sorte de petit village..
- Juste devant quoi ?...la maison de tes grand-parents ?
- Voilà, pouf ! il nous laissait... on était juste devant...
- ... Ah c'est ça, vous avez traversé la Cordillère des Andes...
- Il nous laisse juste devant où on voulait... et alors en fait on avait prévenu personne à quelle heure on venait et on est arrivé, toc toc, on a fait "oh !... oh là, oh là..."
- Et là, t'as vu ?
- Non ! Mon grand-père était au magasin.
- Comment tu l'appelles ton grand-père ?
- Opy... et ma grand-mère Ria.
- Et tu ne les avais pas vus depuis un an ?
- Voilà... un an... ils étaient très contents... un peu intimidés...au début, ils voulaient pas trop se montrer, je sais pas ça me donnait l'impression qu'ils étaient un peu intimidés de nous..
- Et toi, tu étais comment ? T'as réussi à y croire qu'après un tel voyage, après la traversée de la Cordillère des Andes, t'arrives pilpoil devant la porte de tes grand-parents ?
- Je ne me rendais pas compte, ça y est, je suis chez mes grand-parents. C'était... c'était bien.
- Ils avaient changé ? Ils ont change, tes grand-parents ?
- Pas du tout. Et la maison, tu vois, ils ont une petite table, ils avaient une collection de canards en bois, ça change pas, il y a rien qui change. Il y a vraiment le petit bouquet de fleurs fané, ça fait 20 ans qu'il est là, il est fané
ça fait depuis que ma mère est partie, il est toujours là, ça bouge pas... La décoration de la maison ne bouge pas... La radio, les affiches... Il y a rien qui bouge.
- Et toi, t'as passé plus de temps avec ton grand-père ou ta grand-mère?
- Euh, les deux, parce que... avec ma grand-mère on travaillait l'allemand, parce que comme elle est d'originel allemande, elle travaillait pour une entreprise allemande, on a fait mes devoirs de vacances allemands... en allemand, ça c'était bien, ça nous avait rapprochées aussi, puisqu'on avait quelque chose en commun, un point en commun, vraiment parce que personne dans la famille parle allemand, donc elle était contente... Elle était fière….
Et sinon j'allais au magasin de mon grand-père.
- Ton grand-père a un magasin de peinture?
- Voilà, qui est un petit peu sale, disons, la vitrine est moche donc on a tout refait sa vitrine, on l'a lavée, on l'a rangée.
- Avec ton frère Zaco, t'as tout refait?
- Et mon père... Il a un petit peu fait la maquette de la vitrine et il a vraiment programmé tout, on a rangé les pots de peintures qui étaient n'importe comment... C'était un peu n'importe quoi...
- Vous l'avez faite comment, la vitrine ?