Le mercredi chez Chichi

29 octobre 2008

Le 29 octobre


• L'article de Wikipédia sur Entr'acte se trouve ici
• Vous pouvez revoir le film, en entier, ici

16 juillet 2008

Faire mieux

#faire mieux(de〔不定詞〕 )(…するのが)よりよい
/ Vous feriez mieux de vous d#p#cher. 急いだほうがいいでしょう

25 juin 2008

Les Signes

03 juin 2008

Mercredi 28 mai

12 mars 2008

A voix nue : Yves Simon, 1

A écouter ici :


Vous pouvez organiser vos notes comme cela :

(Vous pouvez bouger la carte ou l'agrandir)

11 juillet 2007

Pétrarque


powered by ODEO
"L'histoire dont je vais vous entretenir a commencé le 6 avril 1327, c'est-à-dire il y a de cela presque 620 ans. Entre six heures et neuf heures du matin, un jeune clerc entrat dans l"église Sainte-Claire d'Avignon. Il s'appelait François Petrarca et nous l'appelons aujourd'hui François Pétrarque. Il avait 22 ans et demi, J'ai dit que c'était un jeune clerc, en effet il avait été tonsuré mais il n'avait reçu aucun ordre religieux et, d'ailleurs, on ne se serait pas douté, à le voir, qu'il appartenait à l'état clérical car il était extrêmement élégant, de mise soignée, coiffé à la perfection, - lui-même s'est plaint dans ses lettres du temps qu'il passait chez le coiffeur- il s'est également plaint des tortures auxquelles il se soumettait en enfermant ses pieds dans les chaussures à la mode.
Pourtant, c'était le mardi saint, c'était un bon chrétien, il venait faire ses dévotions, mais il aperçut dans cette même église, à cette nême heure matinale, une jeune femme - ou dirons-nous peut-être une jeune fille car on n'en sait rien. Son nom, nous ne le connaissons pas, je vous dirais bien, pour vous faire plaisir, que c'était Laure de Noves mais personne n'en sait rien, il n'est même pas certain qu'elle se soit appelée Laure, il est fort possible que ce soit un nom qui lui ait été donné par le poète. Ce que l'on sait, c'est que en la voyant, ce jeune clerc qui ne s'était occupé jusqu'alors que de littérature, est tombé subitement amoureux. Il n'y a jusqu'ici rien que de banal qu'un jeune homme de 22 ans tombe amoureux d'une jeune fille ou d'une jeune femme qu'il rencontre : c'est un cas classique mais la suite est beaucoup plus curieuse.
D'abord ce jeune, je viens de le rappeler, était un lettré, mais un lettré qui écrivait en latin. Et voici que tout un coup il devient poète, et poète dans sa propre langue, en italien, comme s'il s'agissait désormais pour lui de dire des choses qu'un homme ne peut vraiment exprimer que dans la langue qui est la sienne. Il commence donc à écrire des vers. Je dis "il commence donc", au fond nous n'en savons rien. Je pense plutôt qu'il ne s'est d'abord rien passé. Nous avons très peu de sonnets de Pétrarque que l'on puisse dater avec certitude des environs de 1327. Il semble plutôt que ce qui s'est alors produit c'est que la rencontre de cette femme d'une grande beauté ait imprimé dans son imagination une image qui ne devait plus jamais s'effacer. Il semble que cette image travaillant son imagination ait fini par s'emparer de lui et par le posséder à un point que rien ne lui permettait de prévoir.
(...)

L'amour de Pétrarque par Étienne GILSON (Discours de réception à l'Académie française, 29 mai 1947).

Étienne GILSON sur le site de l'Académie française
Pétrarque sur Wikipédia et l'encyclopédie de l'agora.

01 mars 2007

"écœuré"

Le mot "écœuré" qu'on a rencontré hier ("t'as l'air complètement écœurée, là"), il est aujourd"hui à la une de Libération.

27 février 2007

Tamaya 9

- Alors, comment tu passes tes journées, toi ?
- Ben, moi, je restais aussi à la maison de... mes grands-parents. Je restais parce qu’il faisait bien chaud, il y avait 2 cheminées et donc maintenant il faisait bien chaud.
Et... c’était sympa. C’est encore une ambiance sympa parce que c’est vraiment... je me sens bien, c’est vraiment chez moi.
(TVN, Television national de Chile...)
Lundi 14 août, aujourd’hui, il a plu. Dans l’après-midi, nous sommes allées à Via Rica, et après on est revenues pour voir la télé série du moment “COMPLICES". Cette télé série est plus que géniale. Je vous expliquerai de quoi elle parle un autre jour car l’histoire est longue et compliquée...
(on entend une partie de la série télé "entre nosostros, ne puede existir nada ! Yo soy un hombre compromedito...")
Ma grand-mère, en fait, elle regarde toute la télé. Et elle connait toutes les télé-séries parce qu’il y en a 2 fois par jour.
- ... tous les feuilletons télé ?
- ... tous les feuilletons télé, à midi et au soir, moi je regardais tout. A chaque fois que je viens, je regardais la série le soir.
- C’est les telenovelas...
- et à 8 h, tout le monde les regarde.
- à 8 h du soir...
- Voilà. Jusqu’à 9 h...
- Le village est mort.
- Ah oui, même Santiago, ils ont mis des télés dans le métro pour que les gens puissent le voir. Et à 8 h, dans le métro, il y avait une vingtaine de personnes qui étaient là sur la télé à regarder, et après tous les métros passaient vides et tout le monde qui regardait la télé. Donc, c’était vraiment le...la chose du moment.
- D’accord. Donc avec ta grand-mère, tu regardes les télénovelas.
- Il y a même mon frère et mon père qui disent "ah, c’est trop nul, ces trucs et tout", il regardent. Tous les jours, il se met à à 8 h pour regarder ce qui se passe. En fait, il dit “c’est pas très bien parce que ... je sais pas... les décors...c’est pas très bien". Moi, je trouve ça, plus que génial, mais lui, il aime pas, mais l’histoire est super. Et euh...vraiment...
- C’est quoi, l’histoire alors ? comment ça s’appelle ?- COMPLICES. Si tu veux, je peux te raconter l’histoire. Il y a un type qui vient d’Amérique, qui est orphelin, qui... il y a des gens au Chili.
ils disent "on est ta famille, il faut que tu viennes, on est ta famille". Et en fait c’est pas sa famille. Alors lui, il le croit et on en profite pour tout lui voler. Mais là, tu vois, c'est la fin de la télé-série, donc j’ai raté les épisodes les plus importants. Mais il commence à se rendre compte que c’est pas vrai... donc, c’est vraiment un truc... A chaque fois, il y a quelque chose qui cloche et tout, c’est vraiment... Et moi, cette histoire, tu vois, ça me captivait, et c’est une des meilleure télé-série que j’avais vue. Et bon, je l'ai coupée en plein milieu, juste quand l’histoire allait se résoudre, et voilà, et je suis partie... et je sais plus la suite....
- Ah, ah...
- Ça finit en octobre, donc tu vois, ça a commencé en mai, ça finit en octobre, c’est très long...
- Et les décors, ils sont... ?
- Tu vois, c’est des vrais appartements, moi, je les trouve très bien, mais mon père qui est très... tu vois, qui cherche vraiment la perfection dans les films, il trouve que c’est vraiment nul et, bon, les costumes, c’est des costumes normaux, moi je trouve que c’est des très bons acteurs. Mon père, non. En fait, on est pas du tout d’accord.
- Et ta mère, elle dit quoi ?
- Oh ma mère, elle est captivée aussi, mais bon elle regarde un petit peu à la légère, mais elle veut savoir ce qui se passe.
- Et ta grand-mère, elle est accro ?
- Elle est à fond dedans, ah vraiment. Mais mon grand-père et mes parents, eux, tu vois, ils parlent et tout... Mais en fait mon grand-père, il fait semblant de ne pas aimer, mais en fait il regarde, je le vois, il se met juste en face de la télé, il est là : "ah, non, c’est trop nul" mais en fait il regarde.

(chanson) 35:12

05 février 2007

Tamaya 7-8

- Voilà.
- Donc, dans ce village, tu dis, leur seule richesse, c'est ce volcan, le plus beau volcan en activité, et le lac. Et il y a combien d'habitants, c'est grand comment ?
- Je dirais 500, c'est quand même grand, mais c'est très pauvre, mais c'est grand et il y a ...
- Très pauvre ?
- Oui.
- A quoi tu vois que c'est très pauvre ?
- Euh, on voit aux maisons, aux maisons et aux habitants, je sais pas... ça me donne une sensation que c'est pas très riche, je peux pas dire que c'est pauvre, mais c'est pas riche.
Les magasins, par exemple... tu vois, les gens... un truc qui me donne l'impression que c'est pauvre, enfin pas très riche, c'est qu'il y a une boulangerie et tous les gens, à partir de 19 h, c'est moins 30 % sur tous les pains, et alors chaque jour à 19 h moins 5, il y a une tonne de gens qui attendent 19 h pour pouvoir profiter de la... des réductions. Donc là, je sais pas, mais à Paris, tu vois pas des gens qui attendent dans le froid 10 minutes pour avoir des pains à moins 30 %.
Donc déjà ça te donne une impression, bon ben, moins 30 % sur les pains, c'est pas énorme mais ils attendent quand même.
(musique)
"Mardi 15 août, magnifique journée de soleil et de chaleur, la seule qu'on ait eue. Avec maman et Zaco vers 12 heures, nous sommes allés à Pukan pour une après-midi nono, c'est-à-dire que maman nous a acheté des choses qu'en temps normal elle dirait non. Exemple boissons, chips, chocolats, bonbons, etc. Nous sommes allés manger notre festin au bord du lac. Moment et vue magnifiques. Quand tout à coup, une petite barque passe et le capitaine du bateau crie : dos mil pesos la media hora ! [2000 pesos la demi-heure] alors on a invité maman à faire une balade calme et tranquille."
(chanson)
30:02~
"Après nous avons été dans une fête artisanale pour acheter des petits souvenirs, j'ai acheté un porte-clé poisson trop mignon pour une amie. Journée plus que magnifique." là j'ai collé un petit papier de chewing-gum, c'est mes chewing-gum préférés...
- Chewing-gum à quoi ?
- À la pastèque... j'adore...
- Bigtime ?
- Oui, ça existe pas ici, c'est dommage. Mais...
(chanson)
31:06~
- Les journées nono, quand ta maman dit toujours non ?
-Tu vois, nous, on partait du supermarché, elle nous a fait : hé les enfants, on a oublié d'acheter des bonbons. Et nous : c'est bon, maman, on a acheté beaucoup, et elle est allée acheter les bonbons toute seule...
- Alors que ça, ça n'arrive jamais...
- Non. Normalement, c'est nous. "Maman, s'il te plaît, les bonbons, les bonbons! Hé, les bonbons, les bonbons." Et là, c'était son idée parce que papa était parti à cette période-là, et elle voyait bien quand s'ennuyait un petit peu alors qu'avec papa on rigolait partout.
Alors, elle nous a dit, les enfants, on va faire une journée nono.
- No-no ?
- Nono... donc il n'y a pas de non, non aux non, et j'ai beaucoup aimé cette journée.
- Alors comment tu passes tes journées, toi ?

Tamaya 6

(Tamaya 6)  20:48~

- Et mon père, il a un petit peu fait la maquette de la vitrine et il a vraiment programmé tout, on a rangé les pots de peintures qui étaient n'importe comment, c'était un peu n'importe quoi...   
- Vous l'avez faite comment, la vitrine?
- En fait, on a mis tous les articles qu'il arrivait pas à vendre depuis des années, on les a mis avec des étiquettes en couleurs flash, tu vois? Et après, lui, il avait une ou deux ventes par jour, c'était pas énorme, mais après, il avait six ventes. Nous, on est arrive, parce que souvent on passait l'après-midi la, et une après-midi, il avait eu six ventes, il n'y croyait pas. Il nous avait remercie vraiment, parce que ça allait vraiment mal, son magasin, et là -pouh- c'est reparti...   
(flûte indienne)

21:38~
- Voilà, c'est la vie de Tamaya quand elle est chez ses grand-parents au sud du Chili, quelquefois aussi, elle s'amuse à tenir la caisse du magasin de peinture de son grand-père. Son grand père, c'est un vieux monsieur qui fait tous les jours la même chose a la même heure. Et Tamaya pense que ses horaires fixes l'aide a rester en bonne santé. Mais elle sait aussi qu'il a des remèdes de secret.
(cris des indiens) 

22:15~
- Et il y a 2 ans, il a eu 80. Il nous avait fait croire que depuis très longtemps il avait 70, moi, je le croyais vraiment parce qu'il a pas l'air d'avoir 80 ans. Et tu vois, quand il a des problèmes, il va voir les Mapuches, c'est les indiens, parce que lui a des origines indiennes et donc quand il a des problèmes , oui, il va les voir, il a ses petits sorciers qui le soignent...   donc... lui, ça lui donne de l'énergie, on va dire. 
Et il prend des petites tisanes au miel... Je ne sais pas, ça peut lui faire quelque chose...   
- Alors attends, il faut que tu m'explique ça... ton grand-père, il a des origines indiennes...   
- Oui...   
- des indiens-mapuche...   
- Voilà.
- D'accord. Il va les voir dès qu'il est malade.
- Oui, je crois, mais mon oncle, lui, tu vois, il a eu pas mal de problèmes, parce qu'il a une pisciculture, il avait un chaman qui le protégeait... et ça l'a vraiment aide, tu vois, le chaman, il est venu pour enlever les mauvaises énergies de la maison, c'était trop marrant.
- T'as vu ça, toi?
- Oui, moi, j'ai vu.
- C'était comment?
- Il te passait en fait des bars de métal sur toi pour voir si t'avais des problèmes de santé et tout, c'était trop marrant...   
- Tu y crois ou pas, toi, a tout ça?
- En fait, je doute un peu, mais je trouve que c'est bien que mes grand- parents et mon oncle croient a çà. parce que ça leur donne le genre, ah, le chaman , il a enlève les mauvaises énergies de la maison... ah, c'est vrai, je me sens mieux... maintenant, tu sais...   
- Toi, tu y crois pas?


Tamaya 5

(Tamaya 5) 18:15

flûte indienne)
- T'as des photos pour nous montrer ?
- Oui, oui,….
- Ah, je veux bien voir... que je voie ça…
- Qu'est ce qui se passe là ? Ah, c'est leur…
- Voilà, c'est ça que je te disais, donc, c'est tout désert...tu vois, mais il y avait un peu de circulation, mais un tout petit peu... et là c'est pendant des kilomètres et des kilomètres, c'est comme ça.
- La terre est rouge...
- Voilà, là, c'est une petite montagne qu'on voit. Là, on passait par des lacs comme ça...
- C'est sublime.
- Et là, tu vois, c'est que des petites broussailles.
- Oui, des petites touffes...
- La terre rouge, oui
- Alors, attends... faut décrire parce que c'est une photo toute grises, bleu- gris..
- Oui, c'est un araukaria, tu vois... tout le tronc et là, il y avait des petites touffes... et là, donc là, on est à la douane, donc là on est au Chili, on fait un pas on est en Argentine.
- Le bus nous a laissés juste devant... c'est en fait une sorte de petit village..
- Juste devant quoi ?...la maison de tes grand-parents ?
- Voilà, pouf ! il nous laissait... on était juste devant...
- ... Ah c'est ça, vous avez traversé la Cordillère des Andes...
- Il nous laisse juste devant où on voulait... et alors en fait on avait prévenu personne à quelle heure on venait et on est arrivé, toc toc, on a fait "oh !... oh là, oh là..."
- Et là, t'as vu ?
- Non ! Mon grand-père était au magasin.
- Comment tu l'appelles ton grand-père ?
- Opy... et ma grand-mère Ria.
- Et tu ne les avais pas vus depuis un an ?
- Voilà... un an... ils étaient très contents... un peu intimidés...au début, ils voulaient pas trop se montrer, je sais pas ça me donnait l'impression qu'ils étaient un peu intimidés de nous..
- Et toi, tu étais comment ? T'as réussi à y croire qu'après un tel voyage, après la traversée de la Cordillère des Andes, t'arrives pilpoil devant la porte de tes grand-parents ?
- Je ne me rendais pas compte, ça y est, je suis chez mes grand-parents. C'était... c'était bien.
- Ils avaient changé ? Ils ont change, tes grand-parents ?
- Pas du tout. Et la maison, tu vois, ils ont une petite table, ils avaient une collection de canards en bois, ça change pas, il y a rien qui change. Il y a vraiment le petit bouquet de fleurs fané, ça fait 20 ans qu'il est là, il est fané
ça fait depuis que ma mère est partie, il est toujours là, ça bouge pas... La décoration de la maison ne bouge pas... La radio, les affiches... Il y a rien qui bouge.
- Et toi, t'as passé plus de temps avec ton grand-père ou ta grand-mère?
- Euh, les deux, parce que... avec ma grand-mère on travaillait l'allemand, parce que comme elle est d'originel allemande, elle travaillait pour une entreprise allemande, on a fait mes devoirs de vacances allemands... en allemand, ça c'était bien, ça nous avait rapprochées aussi, puisqu'on avait quelque chose en commun, un point en commun, vraiment parce que personne dans la famille parle allemand, donc elle était contente... Elle était fière….
Et sinon j'allais au magasin de mon grand-père.
- Ton grand-père a un magasin de peinture?
- Voilà, qui est un petit peu sale, disons, la vitrine est moche donc on a tout refait sa vitrine, on l'a lavée, on l'a rangée.
- Avec ton frère Zaco, t'as tout refait?
- Et mon père... Il a un petit peu fait la maquette de la vitrine et il a vraiment programmé tout, on a rangé les pots de peintures qui étaient n'importe comment... C'était un peu n'importe quoi...
- Vous l'avez faite comment, la vitrine ?

01 janvier 2007

Bonne et heureuse année du Sanglier

01 décembre 2006

Tamaya 3

à partir de 10:47

- Faut qu'elles aient des explications vites…parce que, sinon, elles vont disparaître... il y en a plus beaucoup, au début, elles étaient beaucoup… énormément... mais maintenant, elles sont une dizaine mais elles ne perdent pas (l')espoir, c'est ce que je disais.
- Et toi, ça t'a fait quoi d'apprendre tout ça, parce que tu le savais pas avant de partir en vacances ?
- En fait, ma mère, elle voulait vraiment qu'on y aille, qu'on soit au courant de ce qui s'était passé, et ben... après quand je savais ce qui s'était passé... Je voulais participer aussi parce que, en fait, elles font le tour de la Place, les gens qui se mettaient derrière elles, c'était des gens qui les soutenaient... alors nous, on a fait le tour avec elles, etc. C'était une forme pour moi de les soutenir. Je pouvais pas y aller tous les jeudis, mais je l'ai fait une fois, donc…
- T'as été tourner sur la place en silence...
- Voilà, en silence...
- La dame avec qui tu parles sur la photo, tu lui as dit que fallait continuer ?
- Oui, voilà, elle était très contente qu'il y ait des enfants qui sachent ce qui s'est passé avant… donc elle était un peu heureuse... voilà...
- Et toi, t'étais émue ?
- Un petit peu, oui, ma mère surtout... parce que ma mère, elle a connu ça, d'une certaine (façon)... d'une autre façon, mais…
- Au Chili…
- Voilà, mais... j'avais appris un petit peu plus de la dictature…chaque année, j'en apprends un peu plus...
- Sur la dictature?
- Hm... si je retourne à Buenos Aires, je referai... encore une fois, j'irai les voir... parce que c'était une expérience à faire... fallait le faire...
- Donc, si je comprends bien, à Buenos Aires, il y avait le dromadaire qui avait une maison en forme de pyramide... et les grand-mères de la Place de mai ?
- Voilà.
(guitare)

- Qu'est-ce qui t'as écrit dans ton journal sur Buenos Aires? Dans ton petit journal écrit ?
- J'ai pas beaucoup écrit, j'ai plutôt gardé dans ma tête, on va dire… mais, j'ai fait un petit plan de l'appartement... où on était…
- Oui, donc, dans ton journal, ce qu'il faut dire... c'est que… tu soulignes la date en rouge.
- Comme à l'école, j'ai pas perdu l'habitude...
- Et puis tu fais des petits dessins...
- Voilà...
- T'as fait des collages, aussi tu dessines... voilà... alors, on y est, attends, c'est quel jour?
Ça c'est la carte de la Cordillère des Andes
- ... la traversée …c'était... le… je vais te dire, tout de suite... . ça devait être le 20 juillet... on a traversé le 21 juillet...
La Cordillère... donc là ... attends... je vais te chercher… voilà
- Juste, faut que j'explique... c'est que là t'as collé dans ton journal une petite carte de la Cordillère des Andes… tout petite… Là, il y a San Martin de Los Andes... (espagnol)... et... c'est là qu'habitent mes grands-parents...
- Vous avez traversé la Cordillère des Andes en bus ? En combien de jours ?
- On a mis plus de 32 heures, on l'a traversée... c'était très long... après on a passé la douane... Et là ça a mis 6 heures de plus ... Très très long...

(11:30 - 15:00) chanson chilienne

C'est la suite du carnet de voyage de Tamaya sur France Inter : un petit carnet rouge pour un très grand voyage, le plus grand de toute sa vie. Tamaya aura tout juste 12 ans dans quelques jours.
Apres Buenos Aires, Tamaya a pris un autocar pour traverser la Pampa, et puis un autre autocar pour traverser la Cordillère des Andes.
- Ça vous fait rêver ? Tamaya, elle, elle a piqué du nez.

23 novembre 2006

Cours du 22 novembre : Tamaya 4

(Tamaya 4) 15:20

- Quand on arrive sur... vraiment... en haut de la Cordillère, c'est tout enneigé. Et il y a un arbre qui ne pousse que la, c'est un araucaria... non, c'est très spécial, en fait, tout le tronc, il y a rien, et au bout, il y a des petites plantes. Et le paysage était tout enneigé, en fait, on a failli… on est partis à 6h du matin. En fait, donc c'était encore... le jour se levait, c'était très beau, on montait, petit à petit il y avait de la neige qui apparaissait.
Les arbres, tout enneigés, et après quand redescendait, c'était normal, quoi, mais c'était très bien, mais je trouvais le paysage est plus beau encore de Buenos Aires à San Martines, c'était vraiment le désert la Pampa...
- La Pampa, c'était la Pampa?
- Voilà ! Mais, il y avait des parties où il y avait rien pendant plusieurs heures, il y avait rien du tout... des petits arbustes, des petits cactus. Il y avait beaucoup, beaucoup de pierres. Le voyage, on sautait tout le temps, la route était très mauvaise.
- La route, elle faisait peur? Avec des précipices?
- Arrête! J'ai dormi toute la partie du voyage.
- C'est pas vrai?
- Sauf le matin, parce que ma mère m'a réveillée pour que je voie, mais quand le jour se levait petit à petit, c'était très beau, parce que...on voyait la nuit, la nuit me faisait peur, parce que aucune lumière dans la route. On entendait des bruits et tout.
- Quel bruit t'entendais? Le bruit des roues?
- Oui, il y avait le bruit des roues, en plus, il y avait plein de neige, donc on roulait pas très vite.
- Et dans le car, il y avait la télé, j'imagine?
- Il y avait Hulk et tout. Ils passaient des films.
- Pour te réveiller, pour pas que tu dormes, pour regarder le paysage?
- Oui, voilà ! En plus, tu sais, il y avait pas de casques. La musique était très forte et les plateaux repas tout froids.... pas très bon. C'était particulier.
- Et Hulk, il y avait Hulk à la télé ?
- Et des films de guerre et tout.
- Des films d'horreur, des films de guerre, c'est ça?
Oui, il y avait un film d'horreur, un film de guerre, sinon ils avaient passé un film pour enfant. C'était un peu pour tous les goûts.
- Mais, les films de guerre, ça devait te plaire, non?
- Non, pas trop... En fait, je dormais quand ils ont passé les films, je dormais.
- Tamaya, si je comprends bien, tu as traversé la Cordillère des Andes en dormant.
- Sauf à San Martine, parce que cette partie-là, c'était pas possible de dormir, il faisait trop froid dans le bus. Tu dors un petit peu, mais tu te réveilles tout de suite, parce que tu commences à geler. À la fin, ils ont mis le chauffage. C'est pas vraiment bien dosé.
- T'avais trop chaud ?
- Voilà! Et à la frontière, ils nous ont fait descendre, ils ont vu toutes les valises, il y avait un petit feu de bois à la douane, donc, on se réchauffait parce qu'il faisait très très froid dehors. Il neigeait, on était avec des gants, des écharpes et des bonnets pendant qu'en France, il y avait la canicule !
C'était une ambiance, vraiment une ambiance...

(Flûte indienne)
- T'as des photos pour nous montrer?
- Oui, oui…

01 octobre 2006

Tamaya

A partir de la semaine prochaine, on fait un "break" dans le Japon vu par France-info, pour écouter une émision que France-inter a diffusée le 8 septembre. Présentation ci-dessousé

vendredi 8 septembre 2006

Cuaderno de viaje de Tamaya - Carnet de voyage de Tamaya

Cet été, Tamaya a écrit un carnet de voyage. Un petit carnet rouge pour un très grand voyage. Le plus grand de toute sa vie. Paris / Buenos Aires, puis traversée de la Cordillère des Andes en autocar pour arriver au Chili chez ses grands-parents.

Un très grand voyage écrit à l’encre bleu sur un petit carnet rouge avec des sachets de sucres PATAGONIA, et des papiers de chewing-gum à la pastèque collés dessus.

Tamaya aura tout juste 12 ans dans quelques jours, le 11 Septembre exactement, jour de la chute d’Allende et jour du début de l’exil de sa maman.

Tamaya est née un 11 Septembre comme un pied de nez au passé, c’est une sacrée gamine, ses deux grandes nattes qui lui tombent sur les épaules, la langue bien pendue.

A Buenos Aires Tamaya a vu un dromadaire avec une drôle de maison et les grands-mères de la place de Mai. Elle a tourné en silence avec elles. Chaque été Tamaya en apprend un peu plus sur la dictature.

Dans l’autocar qui a traversé la cordillère des Andes, Tamaya a vu un désert et puis elle s’est endormie.

Au Chili Tamaya a une grand-mère accroc aux télénovelas et un grand-père d’origine mapuche. Avec sa grand-mère, Tamaya a regardé COMPLICES le feuilleton de l’été, avec son grand-père, elle a fait caissière dans son magasin de peinture.

Voilà pour commencer cette nouvelle saison de Nous autres, une heure comme un film de vacances, au pied du plus beau volcan en activité de l’Amérique du Sud.

photo

programmation musicale

  • > Cocorosie : Brazilian Sun
    album: Noah's Ark
  • > Rodrigo y Gabriela : Ixtapa (instru)
  • > Extraits de la radio argentine : La Voz de las Madres
  • > Rodrigo y Gabriela : Stairway to heaven (instru)
  • > Raul Paz : En casa (volver)
  • > Le chant des enfants du monde : Piguyu (instru)
    album: (Volume 6: Amérique du Sud)
  • > Chants traditionnels des indiens Mapuche : Ngillatun (instru)
  • > Chants traditionnels des indiens Mapuche : Ul Kantun
  • > Le chant des enfants du monde : Isa
    (Volume 6: Amérique du Sud)
  • > Extraits de la télévision chilienne : Telenovela Complices
  • > Jean-Louis Murat : Caillou
  • > Kaolin : Partons vite

21 septembre 2006

Tokyo 3 (début)

Tokyo 3

Et notre première étape au Japon est consacrée à l'économie.
Nous sommes à Tokyo dans un minibus transformé en studio.
Nous roulons depuis maintenant une bonne demi-heure.
Ça irait sans doute plus vite en métro, mais ce n'est pas si simple parce qu'il faut, d'abord, apprivoiser la gentille machine qui vend les billets.

Voilà, on m'a souhaité la bienvenue... on me demande où je vais et puis des sous. Je vais lui donner un billet de cinq mille yen...
C'est plus cher qu'en France, le métro, et comme le prix varie selon la destination, ben, c'est pas très simple.
Bingo ! Ah non, elle me rend mon argent en petite monnaie.
Elle me demande de recommencer.
Allez, de toute façon, on remonte dans le minibus, fini pour ce clin d'oeil.
Retour à notre thème du jour.
- Sébastien Behr, vous vous êtes intéressé à des monstres, Toyota, Fuji, Sony et d'autres, ces entreprises géantes qui ont changé de stratégie avec la crise, mais qui symbolisent toujours autant la puissance de l'économie japonaise.
- Oui, parmi ces entreprises, quelques grands conglomérats, Mitsui, Sumitomo ou encore Mitsubishi, ces groupes sont tous formes d'une multitude d'entreprises : banque, aéronautique, constructions navales, pétrochimie, agro-alimentaire, assurance vie... la galaxie Mitsubishi, par exemple, possède 45 sociétés dont NipponOil, et la bière Kirin ou encore les appareils de photo Nikon. Ces consortiums ont en commun un support bancaire puissant, une grande diversité d'activités, un très vaste programme de recherche et développement.
Ils s'appuient pour cela sur des réseaux de PME très dynamiques à qui ils sous-traitent une partie de leurs activités. Forcément ces groupes sont donc très puissants et, à eux seuls, les trois principaux conglomérats du Japon produisent 30 % de PNB.
- Mais, Sébastien, quels sont les avantages de ces consortiums ?
- Bien d'abord, ces conglomérats protègent les entreprises du groupe des tentatives d'achats ou des prises de participation hostiles qui viendraient de sociétés extérieures.
Ensuite la solidarité est très forte entre les membres du keiretsu, ce groupe.
En 2004, la branche automobile de Mitsubishi a été sauvée de la faillite par 3 compagnies du groupe : pas question de voir disparaître un membre de la famille, même s'il a fallu débourser près de 4 millions d'euros. Mais ces dernières années, de nombreux keiretsu ont disparu. La crise que le Japon a traversée a affaibli les banques qui constituaient jusqu'alors le pilier financier des consortiums.
La solidarité (inter?)nationale a diminué et enfin les rapprochements avec les sociétés étrangères aux keiretsu se sont aussi multipliés.
- Atsushi NAKAJIMA, vous êtes économiste, on s'interroge beaucoup en France sur les patriotismes économiques. Ici, au Japon, on ne se pose même pas la question, ces firmes font partie du patrimoine national.
- Oui, c'est exact, mais je pense que la plupart des Japonais ne sont pas conscients de cette situation.
- Mais, qu'est-ce qui se passerait si Mittal, par exemple, annonçait qu'il veut racheter Nippon Steel ?

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Le dictionnaire Mémodata.
Si vous cliquez sur les mots du blog, vous obtenez soit leur traduction (en japonais ou dans la langue que vous choisissez), soit quelquefois des explications.
Par exemple, si vous cliquez sur Mitsubishi, voici ce que vous pouvez apprendre :
MitsubishiWikipedia

1.Mitsubishi (三菱 en japonais) est l'une des plus grandes compagnies japonaises.
Créée en 1850 par Yatarō Iwasaki, elle est d'abord une entreprise de transport maritime exploitant des bateaux à vapeur. Le nom Mitsubishi, vient du pavillon des bateaux de la société, qui représente trois diamants (Mitsu- Trois et -bishi diamants ou losanges).
C'est en 1873 que la compagnie prend le nom de Mitsubishi Shokai. Sous l'impulsion de son fondateur, elle deviendra un des zaibatsu les plus puissants du Japon.
À partir de la fin du , la compagnie (qui génère à elle seule la moitié du trafic maritime japonais) entre dans une phase de diversification qui aboutira à la création de trois entités : * Mitsubishi Bank est une banque fondée en 1919. Après sa fusion avec la Bank of Tokyo en 1996, le groupe est devenu la première banque du Japon. * Mitsubishi Corporation, fondée en 1893, sert au financement interne du groupe. * Mitsubishi Heavy Industries rassemble les activités industrielles du groupe : ** Mitsubishi Motors est le 4 constructeur automobile japonais. ** Mitsubishi Atomic Industry s'occupe de la production d'énergie nucléaire. ** Mitsubishi Chemical est la première entreprise chimique japonaise. ** Mitsubishi Electric et Mitsubishi Precision créent des composants électroniques et des ordinateurs. ** Nikon, marque bien connue pour ses appareils photo.

09 août 2006

Tokyo 2 (suite et fin)

Tokyo 2 (suite)


- Shinjuku, un nom imprononçable, mais un des endroits emblématiques de Tokyo. On s’en approche tout doucement avec notre minibus, on doit être à 2 ou 3 minutes, c’est la grande gare de la ville, et d’ailleurs, la plus grande gare du monde. Chaque jour, un véritable tsunami de banlieusards l’envahit : 2 000 000 d’employés de bureau, les salarymen transitent ici, tous en costume sombre et chemise blanche. C’est l’une des images fortes de Tokyo.
Elle laisserait à penser que les Japonais ne vivent que pour le travail.
Mais une image qu’il faut désormais tempérer parce que, aujourd’hui, de nombreux jeunes se rebiffent, ils choisissent des petits boulots plutôt qu’une belle carrière. Les freeters - c’est comme ca qu’on les appelle -, ils seraient 4 millions au Japon. Sébastien Behr a rencontré l’un d’eux.

- Planté derrière le comptoir d’un magasin de vêtements, un bérêt vissé sur la tête, Shinichiro, 21 ans, range ses affaires. Dans quelques heures, il ira mixer des disques dans une discothèque de Fukuoka. Tour à tour imprimeur, cuisinier, croupier, caviste, Shinichiro a une devise : jamais plus de 3 mois au même endroit. "Je ne pourrais pas supporter de vivre seulement pour mon travail, je ne veux pas sacrifier ma vie pour une entreprise. Souvent les salariés n’aiment pas vraiment leur emploi. Ils passent leur vie devant un ordinateur,et ça, ça ne m'intéresse pas du tout."

Signe de l’engouement des jeunes pour les petits boulots, les magazines spécialisés dans les offres d’emplois précaires se sont multipliés.
Deux fois par semaine, From A propose 500 pages d’annonces, Kenta Inoue, le rédacteur en chef :
" Les emplois sont classés dans différentes rubriques : jobs l’on gagne bien, jobs dans des endroits luxueux. En attendant de trouver le travail de leurs rêves, ces jeunes veulent un boulot sympa et qui ne les dévorent pas."

Pour ces jeunes, leurs parents fatigués par des années de dévouement pour leur entreprise sont devenus des contre-modèles. Mais, dans une société où la culture du travail est forte, les freeters et leurs familles sont parfois montrés du doigt.

" Ma fille a été coiffeuse, employée dans un grand magasin, en ce moment, elle travaille chez un dentiste. J’aimerais qu’elle trouve un emploi qui lui permette de gagner sa vie, et puis, c’est vrai, j’aimerais aussi pouvoir dire que mes enfants ont un travail fixe.

Inquiet de l’ampleur du phénomène, le gouvernement Nippon tente de convaincre que les freeters n’ont pas d’avenir, mais ses mises en garde sont vaines : l’année dernière, un jeune sur cinq est devenu freeter.

- Atsushi Nakajima, (je rappelle que vous êtes économiste), vous comprenez, vous, ces jeunes ?
- Euh... C’est difficile à comprendre, puisque ce sont pas... en fait des vrais chômeurs.
- Ces freeters, ce n’est quand même pas le signe que quelque chose ne fonctionne pas bien dans le système japonais ?
- Oui, vous avez raison. Si les freeters ne sont pas des chômeurs, qu’est-ce qu’ils sont ? C’est ça le problème et on a dit d’abord que sont des personnes qui ont un but et qui ne se sont pas encore réalisés, on ne sait pas vraiment ce qu’ils veulent réaliser.

- Mais vous, vous êtes un jeune quinquagénaire, vous trouvez qu’il y a un risque pour l’économie, tous ces jeunes qui ne rentrent pas dans le système ?
- Oui, oui, il y a un grand risque pour l’économie. Tout d’abord, ce qu’ils gagnent,(c’est le problème), puisqu’ils gagnent le plus quand ils ont dans les âges de 20 ans, ils gagnent moins dans les âges de 30 ans, etc, etc, ce qui veut dire que, ils n’ont pas les moyens de se marier ni d’avoir des enfants.
Ça c’est une chose et une (=l') autre chose, c’est que comme le Japon est un pays où la population est en vieillissement, le problème c’est que nous avons besoin d’utiliser comme main d’oeuvre ces jeunes, mais que la plupart de ces personnes ne veulent pas participer au travail.

- Alors, on parlait des freeters et de leurs petits boulots, le marché du travail, lui, se porte bien, Sophie Parmentier, le chômage, le taux de chômage, est au plus bas depuis 7 ans, Sophie ?
- Oui, le taux de chômage (le Shitsugyouritsu en japonais) s’élève aujourd’hui à 4,1 %, ça fait déjà 3 ans qu’il baisse sans cesse et la dégringolade devient de plus en plus spectaculaire. Ainsi en un an à peine, le gouvernement de Junichiro Koizumi a réussi la performance de faire chuter de plus de 10 %, le nombre de chômeurs alors que la population active est restée stable.
Aujourd’hui, sur le marché du travail japonais, il y a 104 offres d’emplois pour seulement 100 demandes. Les entreprises sont du coup tentées d’augmenter les salaires pour attirer les nouvelles recrues qui leur font défaut.
C’est une véritable aubaine pour les syndicats qui ont d’ailleurs profité le mois dernier de la rentrée des jeunes diplômés sur ce marché de l’emploi pour négocier des hausses de salaires : revendication satisfaite, ça faisait 4 ans que les salariés japonais ne gagnaient pas un yen de plus.
- Mais finalement, quand même, est-ce que cette embellie, Sophie, n’est pas fragile ?
- Si, le gouvernement est d’ailleurs le premier à la reconnaître. Il prévient qu'elle ne va peut-être pas durer et, du coup, les plus grandes entreprises restent au fond assez inquiètes. Ainsi en mars, leur indice de confiance - le tankan(たんかん)? - a reculé contre toute attente. Et puis il faut dire que le "shushin koyou", l’emploi à vie, n'est plus une règle : 35 % des salariés sont aujourd'hui en contrat à durée déterminée, beaucoup redoutent les licenciement. Ici lorsque vous perdez vote emploi, vous ne percevez que 60 % de votre salaire pendant 6 mois, au mieux.
Récemment Fujifilm a annoncé la suppression de 100 000 postes au Japon pour une délocalisation de sa production d’appareils photo numériques en Chine.

- Atsushi Nakajima, les délocalisations, au Japon, ça vous inquiète ?
- Euh, ça m’a inquiété il y a quelques années, mais en ce moment je pense que la délocalisation est quasiment terminée (=les délocalisations... sont).
- Et la fin de l’emploi à vie, c’est quelque chose qui également inquiète un peu les Japonais ?
- Oui, surtout les personnes (=les) plus âgées, puisque l’emploi à vie consiste à payer moins pour les jeunes et à payer davantage quand ils ont davantage d'années (=quand ils ont plus d'ancienneté).
-Voilà, on poursuit notre route, on est arrivé à Shinjuku... Et pour le coup, ça roule pas si mal dans Tokyo aujourd’hui.

Dans 7 minutes, retour ici, où nous parlerons de la vie dans les entreprises, les très grandes et les très petites.